Le projet de Marque France se distingue des autres
marques de territoire (en particulier celles des régions ou des métropoles) en
ce sens qu’il fait totalement l’impasse sur l’enseignement supérieur et la
recherche.
Or c’est bien aussi un des enjeux majeurs de la
compétitivité du pays de pouvoir accueillir sur le territoire quelques têtes
universitaires.
Ne pas intégrer cette dimension dans la réflexion
de départ de la marque me semble risqué.
L'enseignement supérieur et la recherche sont des
leviers importants aussi bien pour le rayonnement international de la France
que pour la compétitivité de ses territoires : tel est le constat du rapport du
Comité Economique et Social de 2008 rédigé par Jean Pierre Duport.
Estimant essentiel de conforter et de rééquilibrer le système d'enseignement
supérieur et de recherche, qui souffre d'un manque de lisibilité tant au niveau
national qu'international, le CES ouvre des pistes qui visent à renforcer les
synergies : mise en réseau des sites, articulation des dispositifs, partenariat
des acteurs et partage des financements.
Les Français n’aiment guère les classements lorsqu’ils
ne leur sont pas favorables. Dans l’enseignement supérieur, on a ainsi vu le
sort que le milieu a réservé au classement de Shanghai qui, en 2003, rangeait
dans la voiture-balai les 83 universités et les 440 écoles françaises d’ingénieurs
ou littéraires. Depuis la situation s’est améliorée, mais nos grandes écoles
ont senti passer le vent du boulet.
L’outil existe : il s’agit de l’Agence Campus France.
Créée par la loi du 27 juillet 2010, CampusFrance est un établissement public
(EPIC) chargé de la promotion de l’enseignement supérieur, de l’accueil et de
la gestion de la mobilité internationale des étudiants, des chercheurs, des
experts et des invités.
S’appuyant sur un réseau de plus de 180 Espaces et
Antennes Campus France dans le monde, l’Agence informe les étudiants
internationaux sur l’enseignement supérieur français, les guide dans leur choix
de formation, dans la constitution de leurs dossiers de candidature et de
demande de visa. Elle garde un contact avec les anciens étudiants, notamment
par les Clubs France.
D'après les dernières statistiques de Campus
France, l'Hexagone a perdu récemment du terrain sur l'échiquier international.
Certes, il accueille chaque année de plus en plus d'étudiants étrangers
(284.659 en 2010-2011, soit 12% de ses étudiants, contre 270.097 en 2009-2010),
mais il a cédé sa 3e place en 2009 au profit de l'Australie (les deux premiers
restant les Etats-Unis et le Royaume-Uni). De plus en plus, les étudiants
internationaux optent en effet pour un pays anglophone et 40% des étudiants qui
ont choisi la France disent avoir hésité avec un autre pays.
CampusFrance propose plus de soixante sites locaux,
directement gérés par les Espaces CampusFrance permettant d’informer les
étudiants internationaux.. Ces sites délivrent un premier niveau
d'information - dans la trentaine de
langues pratiquées par l'Agence - aux étudiants intéressés par des études en France.
Une certaine cohérence avec la
Marque France me paraîtrait de bon aloi.
Il serait donc bien que les rédacteurs du rapport
sur la Marque France
s’adressent à Monsieur Jean-Pierre
Gesson, Président du conseil d’orientation de Campus France, à qui Monsieur Laurent Fabius, Ministre des Affaires
étrangères et Madame Geneviève Fioraso, Ministre de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche, ont confié une mission sur l’attractivité internationale lors
de l’inauguration du Forum Campus France le 18 décembre 2012.
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