Affichage des articles dont le libellé est Imaginaire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Imaginaire. Afficher tous les articles

lundi 11 août 2014

Double pêché !

La gourmandise s'associe à la curiosité ! j'ai expérimenté cet été une initiative originale de l'office du Tourisme de Gijón, ville de la province espagnole des Asturies. 
Il s'agit, moyennant l'achat d'un carnet de tickets, de vous lancer à la découverte de la ville à travers des spécialités pâtissières. 
La gourmandise, voilà un moteur original pour vous lancer à la découverte d'une ville, en vous incitant à pousser vos pas dans des quartiers plus éloignés du centre où vous n'auriez pas eu d'autre raison de vous rendre. Vous pourrez ainsi apercevoir un immeuble non signalé sur les guides, ou vous plonger dans la vie quotidienne d'un quartier, un peu plus loin de l'agitation touristique du centre historique ou des plages. 
C'est ce qui m'a plu dans cette formule, avec un autre point important qui est le respect absolu de la liberté du touriste qui va à son rythme, choisit ses pâtisseries et utilise ses tickets comme bon lui semble. Il peut même reprendre la même si elle l'a particulièrement séduite ou s'il veut la partager avec quelqu'un. Rien n'est imposé, il suffit juste de se laisser guider par sa curiosité et sa gourmandise !  
Cette démarche fait écho à la réflexion initiée par Boris Maynadier sur la stratégie culinaire des villes. L'office de Tourisme de Gijón développe également une autre offre qui permet de mettre en avant la créativité des chefs asturiens. Un peu plus cher, un peu plus classique dans la démarche... en ce début de vacances, je ne l'ai pas testée.

dimanche 20 juin 2010

Le gazon et l'herbe folle

Ce week-end a lieu dans la banlieue de Nantes un festival de musique. Dès jeudi soir, les rues de Nantes résonnaient de langues étrangères... Folle journée diriez vous ? Et bien, non, Hellfest ! Ah! ces gens là ont l'air bien moins fréquentables. Ils se promènent tout de noir vêtus, avec parfois des têtes qui feraient peur à ma grand mère. Mais ils viennent de l'Europe entière. Peut-on en dire autant du public des Folles Journées? Ce n'est certes pas ces têtes là qu'imaginent tous ceux qui dessinent un avenir international à la métropole. Et pourtant ... Ce matin, je pense au jardin de mon grand père, bien dessiné, avec ses carrés de légumes d'un coté, ses fleurs de l'autre. Il était beau, il répondait à sa fonction, mais sans surprise. Et je regarde celui de mon voisin, plein d'herbes folles, avec des recoins, des petites zones aménagées, d'autres laissées comme à l'abandon. Lequel des deux choisirais-je ? Si je veux vivre une expérience inoubliable ... le second s'impose. Le XXème siècle nous a appris, avec les amis du Corbusier, que le propre n'est pas toujours le meilleur. Il importe de savoir conserver des espaces de liberté, c'est cela qui peut attirer.

lundi 19 avril 2010

100 ans après …

Au moment ou Londres lance la construction de son Arcelor Mittal ORBIT, il est intéressant de se pencher sur l’histoire de la Tour Eiffel.

Ce monument est le symbole de Paris (et par contre coup de la France) dans le monde entier. Elle est aujourd’hui le monument payant le plus visité au monde, avec 7 millions de visiteurs en 2009. On n’en compte plus les représentations sous les formes les plus kitsch.
C’est un véritable succès en termes d’emblème mondial et de reconnaissance que très peu d’autres monuments ne peuvent véritablement concurrencer (la statue de la liberté, le mont Rushmore, Tower Bridge, la porte de Brandebourg, l’entrée de la Cité Interdite, le Taj Mahal …) Une petite centaine de lieux dans le monde peuvent ainsi prétendre à cette reconnaissance universelle.

J’ai trouvé beaucoup de similitudes entre la future AMO (Arcelor Mittal Orbit) londonienne et la Tour Eiffel, à 130 ans d’intervalle.
Tout d’abord, le concept : il s’agit dans le cadre d’une manifestation mondiale, pour laquelle tous les regards seront tournés vers une ville, d’ériger un monument symbolique de grande hauteur.
Au début des années 1880, l'idée de la tenue d'une Exposition universelle en France a pour but de « relancer l'économie en réalisant de grands travaux, de fédérer les citoyens autour d'un consensus politique, de faire rayonner l'image de la France à l'étranger, en lui redonnant son rang parmi les grandes puissances».
Au milieu des années 2000, la candidature de Londres à l’organisation des Jeux Olympiques en 2012, tout comme celle, malheureuse, de Paris est fondée sur des raisons très similaires.

La course à la hauteur qui était l'apanage des édifices religieux jusqu’au XIX°, reste très symbolique pour les bâtiments civils. C’est à l’issue d’un concours organisé par la puissance publique que ces deux œuvres sont retenues parmi d’autres projets.
Ces deux projets sont également des publicités vivantes pour un acteur privé qui finance les 3/4 du projet.
Sur les 8 millions de francs qu’ont coûtés la construction de la Tour Eiffel, Gustave Eiffel obtient une subvention de 1 500 000 francs de l'époque, le reste étant financé par une société anonyme. Cette société est financée par moitié par les propres fonds de l'ingénieur et pour autre moitié, par un consortium de trois banques.
L'article 11 de la convention précise qu'à partir du 1er janvier 1890, Gustave Eiffel pourra jouir librement de l'exploitation commerciale de sa tour pour une durée de vingt ans, après quoi, la Ville de Paris se substituera à l'État pour en devenir l'unique propriétaire.
Le coût total de l’AMO est estimé à 19,1 millions de livres sterling. Le financement est assuré par le groupe ArcelorMittal (16 millions de livres) et la London Development Agency (3,1 millions de livres).

Pour beaucoup de londoniens, la structure imaginée par l’artiste britannique ne ressemble à rien, certains d’entre eux lui ont même déjà trouvé un surnom: « une collision entre deux grues”, “un gribouillis géant”, “la Tour Eiffel ivre” ou “le trombone mutant”.
En 1887, une « protestation des artistes » contre son édification est signée, entre autres, par : Charles Gounod, Charles Garnier, Alexandre Dumas fils, Sully Prudhomme, Lecomte de Lisle, Guy de Maupassant... Les opposants invoquèrent toutes sortes de maux et de dangers. On annonça que la Tour, non seulement heurterait les sensibilités artistiques, mais serait aussi une menace pour la santé publique, la sécurité et le bien-être. Les écrivains parisiens vilipendèrent la Tour Eiffel parce qu’elle défigurait la Capitale.

C’est donc la conjonction d’une vision publique et d’un intérêt privé fort qui a permis l’édification de ces monuments qui servent tout un territoire.
Ce qui m’a frappé également dans la construction de ces monuments c’est l’importance et la qualité des relations personnelles entre le mécène (Gustave Eiffel ou Lakshmi Mittal) et le responsable politique (Edouard Lockroy, ministre de l’Industrie et du commerce ou Boris Johnson, maire de Londres).
En effet, Boris Johnson explique que c’est en 45 secondes dans un couloir de Davos, qu’il a décroché l’intérêt de Lakshmi Mittal pour son projet.
Lakshmi Mittal a pour sa part été tout de suite accroché par l’idée. Cet industriel indien a fait le choix de vivre à Londres depuis 1997. Il a trouvé dans le projet le moyen de s’inscrire dans l’histoire de cette ville.

mercredi 3 février 2010

Aéroflorale


Lu ce matin, dans Presse-Océan, le journal nantais :

"L'ingéniosité nantaise ne cesse de s'exporter... Après le bateau-lavoir de Nantes envoyé l'été dernier en Corée du Sud, c'est au tour de l'Aéroflorale, une drôle de serre volante, de s'envoler pour Taïwan, à Taipei très exactement, à l'occasion d'un salon d'ornementations florales, au mois d'août prochain. Cet objet insolite a été conçu par François Delarozière et son association de constructeurs La Machine, la même année que le bateau-lavoir (par le même constructeur sur une idée de Pierre Oréfice), en pleines Floralies 2004.

La serre volante appartient au Service des espaces verts et de l'environnement de la ville de Nantes (Seve). Elle a navigué dans divers lieux, dont Chaumont en 2007 (festival des jardins sur le thème « Mobiles ! Des jardins pour un monde en mouvement ») et Toulouse en octobre dernier. ....

....Et demain ? « Cette « aéroflorale » a été prévue pour voyager », explique Jacques Soignon, directeur des espaces verts de la ville de Nantes. « Elle est végétalisée et montre la biodiversité. Nous avons effectivement une destination asiatique dans le cadre de nos missions. C'est une façon d'illustrer le savoir-faire nantais. Tout est en train de se caler »....

....La ville de Taipei à Taiwan devrait en prendre plein les mirettes avec l'arrivée de ce jardin volant !

Stéphane Pajot - Presse-Océan

La marque de ville se construit aussi autour de l'imaginaire et des histoires qui sont racontées. Nantes sait utiliser un imaginaire issu de Jules Verne pour démontrer sa capacité à innover, au delà de l'éléphant mécanique de l'Ile de Nantes.
C'est la mise en oeuvre du principe d'utilisation des forces du passé que j'ai retrouvé dans un article récent de City Mayors consacré au city branding .
S'il s'agit de tirer ses forces des traces du passé, à l'exemple de Rome cité dans l'article, il est cependant nécessaire de les rattacher au présent.
En ce sens la fête des lumières développée par Lyon me parait plus emblématique. Comment à partir d'une tradition retrouvée, mettre en valeur les savoirs d'aujourd'hui et mobiliser la ville autour de ce mélange de passé et de futur.

vendredi 16 octobre 2009

en chansons


Je suis fasciné par les initiatives privées qui, sans toujours en être conscientes, font beaucoup plus pour le branding et la renommée d'une ville que toutes les campagnes des collectivités.

Dernier exemple en date, trouvé ce matin dans un journal local, une chanson intitulée sobrement "Nantes" renoue ainsi avec la tradition des siècles passés.

En effet Nantes était, avant le début du XXème siécle, une des villes les plus présentes dans les chansons, tant dans le répertoire populaire terrien, que bien sûr dans les chansons de marins qui ont véhiculé son nom dans le monde entier.

La "société civile" comme il est coutume de l'appeler est bien le meilleur vecteur du branding de la ville.

Deux autres exemples, parmi tant d'autres :

- l'un, local, avec la radio européenne "EuradioNantes" qui constitue une illustration parfaite de ce principe. De la réaction de colère d'une journaliste au "Non" français au référendum européen est né cette radio qui rassemble des jeunes journalistes de différents pays de l'UE, venus compléter leur formation. A terme, si Nantes sait maintenir et favoriser cette initiative, cela constituera un réseau sans égal dans les médias européens.

- l'autre, national, avec la série télé "Plus belle la vie" qui fait une pub extraordinaire pour Marseille et son quartier du Mistral (avec tous les produits dérivés : livre de recettes, histoires, ...)

J'ai la certitude que les campagnes du type "invest in Reims" qui pourtant cartonne bien en ce moment sur Canal+, ne rendent pas la moitié du jus de ces initiatives.


Mais comment susciter ces initiatives et surtout comment accepter de ne pas les maitriser totalement, voilà un beau sujet d'études.

Car, pour reprendre la conclusion du journaliste dans l'article cité : "En émettant un petit regret qui nous hante un tantinet. Le fait que Nantes ne soit citée que pour la rime et non pour ce qu'elle aurait pu représenter dans l'imaginaire d'un chanteur. Barbara, reviens-nous! " , le risque est que les retombées en matière de renommée ne soit pas ceux qui auraient pu être souhaités par les décideurs politiques.

Mais sans risque pas de vie ... et pourquoi aller s'installer dans une ville morte ?

vendredi 4 septembre 2009

GUIDE INDIGÈNE DE (Dé)TOURISME

Le (dé)tourisme est une notion qui (dé)tourne le vrai guide touristique.
Et pourtant, à y regarder de plus près... les auteurs de ce guide connaissent manifestement très bien leur(s) ville(s), et s'ils (dé)tournent le langage officiel, c'est au final, quand même un attachement profond et viscéral au territoire qui transpire à travers leur oeuvre.
Cette superbe initiative, off comme elle se qualifie elle-même, vaut toutes les déclarations d'amour et tous les guides des collectivités.
Ce que ne disent pas les city marketers est parfois plus important que leurs publications sur papier glacé.
Les éditions à la criée, nantes-rezé ont fait paraitre le 12 juin dernier le premier ...GUIDE INDIGÈNE DE (DÉ)TOURISME DE NANTE-S ET SAINT-NAZAIRE
Un objet littéraire, textuel et iconographique. Un objet déjà collector - le off d’Estuaire 2009. Un livre à signature collective, le bureau de la main d’oeuvre indigène, c’est une cinquantaine de contributeurs de tous poils.
Un objet artisanal à prix poche (8€), une rareté entre découverte,parcours, paysage, immersion, amour et politique, autour de nos deux villes et de la Loire-Atlantique, oh la la, pardon, de laLoire-Inférieure !
Guide discret, sensible et collectif, à la croisée de ces natifs, naïfs et adoptés, gens de partout pratiquant les lieux d’ici, migrants, touristes, voyageurs qui courent les rues, battent la
campagne et fendent les flots. Un ovni littéraire et géographique

Amener toutes sortes de gens dans des lieux avec un sacré bon bouquin bourré de trouvailles et d’idées.
LETOMBERDANSLEPANNEAU : le lecteur trouvera aussi de nombreuses fausses informations, territoires absurdes et promenades fantaisistes,six chapitres nazairo-nantais qui carburent aux flagrants délires, aux premier mai annualisés ...
Le guide indigène de (dé)tourisme de Nante-s et Saint-Nazaire, tiré à 1500 exemplaires, est disponible dans les bonnes librairies du département, dans un certain nombre de kiosques et
de cafés éthylo-culturels, auprès d’associations ami-es

Il tente d’exposer ce (dé)tourisme, dont vous avez compris qu’il entretient quelques rapport avec la réalité de tous les jours comme avec la réalité de nos rêves.
Bref, cela ne ressemble vraiment à rien de connu et c’est à découvrir !


Pour couronner le tout, vous pouvez télécharger sur le site la licence libre qui vous permet de vous lancer vous aussi dans le (dé)tourisme de votre ville .