vendredi 9 avril 2010

Le code de Québec (suite ... et fin ! )

Dans un précédent post, je vous donnais rendez vous au mois de mai pour la conclusion des travaux de Clotaire Rapaille et l’application de son « code culturel » à la ville de Québec. Ce n’est plus la peine d’attendre.

« Les omissions de M. Rapaille quant à son curriculum vitæ ont rendu impossible la poursuite de cette collaboration » a déclaré le maire de Québec, Mr Regis Labeaume .

Clotaire Rapaille , docteur en psychologie (selon son CV) a reconnu notamment n’avoir jamais travaillé pour refaire l’image d’une ville ou pour le gouvernement français, comme il le soutenait pourtant dans sa liste de clients.
Il devait recevoir 300 000 $ en rémunération pour « décoder » la ville de Québec, dont les habitants sont des masochistes, selon une de ses déclarations suivant la première phase de ses travaux. Il n’en recevra finalement que 130 000. Quant au maire, il sort meurtri de cette aventure dans laquelle il s’était beaucoup impliqué.
M. Rapaille est donc disponible pour toute autre ville qui souhaiterait décoder ses valeurs … avis aux amateurs.
La méthode, basée sur des ateliers regroupant près de 300 personnes, semblait pourtant prometteuse. Psychanalyser une ville … pour ensuite s’appuyer sur ses valeurs afin de bâtir un argumentaire. Ça ne fait pas de lui un criminel mais un bonimenteur qui vit aux dépens de ceux qui l'écoutent. Un ami de M. Rapaille le résume ainsi «Puisque le passé n'existe plus et que le futur n'existe pas encore, autant les inventer.»

A cette question des valeurs réelles ou supposées d’un produit, ne vaut-il pas mieux privilégier l’utilisation potentielle de ce produit dans le schéma de vie des consommateurs. Comment cette ville peut-elle s’insérer dans ma vie, pour un week-end, pour y faire mes études, pour venir y travailler … ? Quelles opportunités vont s’y dégager ?

1 commentaire:

  1. On ne se méfie jamais assez du marketing et de ses affidés, la preuve (extrait de http://www.rue89.com/2010/04/13/clotaire-rapaille-la-chute-dun-bullshitter-francais-en-amerique-147325):

    Chrysler, Shell, Bœing, le candidat à la présidentielle John Kerry… Clotaire Rapaille, Français installé aux Etats-Unis, était supposé être le conseiller marketing en vogue outre-Atlantique. La baudruche s'est soudainement dégonflée lorsque la ville de Québec [1] a mis fin à son contrat. Le bidonnage du CV de Rapaille était un peu trop évident.


    Il devait être le « king qui parle français », comme l'a présenté le maire de Québec, Régis Labeaume [2]. Sa mission : rajeunir l'image de la ville et la rendre plus attrayante. Un contrat d'une valeur de 300 000 dollars canadiens, soit environ 220 000 euros. Et Clotaire Rapaille semblait avoir le profil de l'emploi.

    En 2004, Libération parlait du Français émigré aux Etats-Unis en 1981 comme d'« un des conseillers marketing les plus en vogue outre-Atlantique ». La même année, en pleine course à la Maison Blanche, le Washington Post raconte que l'équipe du démocrate John Kerry s'est enquis de ses conseils. Le New York Times et Fortune Magazine lui consacrent aussi des articles.

    ...

    Sa technique, détaille-t-il dans son ouvrage « Culture codes », consiste alors à sonder l'inconscient collectif des consommateurs, leur « cerveau reptilien, siège des instincts ».

    Rapaille dit avoir travaillé pour Georges Pompidou, déjà disparu
    Son idylle avec la ville de Québec n'a pas duré longtemps. Ses déclarations font tiquer dès sa première apparition devant les médias en février 2010. ...


    Il n'en fallait pas plus pour éveiller la curiosité des journalistes. Deux mois plus tard, le quotidien Le Soleil démonte le mythe Rapaille, avec son enquête intitulée « Clotaire Rapaille décrypté : un homme et sa légende ».

    ....

    Il se targue d'avoir effectué des contrats pour plusieurs grandes villes, dont Paris, Venise, Dubaï, Singapour et Macao ? Le Soleil révèle, et Rapaille l'admettra, que son contrat pour la ville de Québec est une première. Clotaire Rapaille n'avait jamais travaillé pour une institution publique auparavant.

    Le maire de Québec, Régis Labeaume, qui avait jusque là défendu ce beau parleur face aux critiques, décide finalement de mettre fin au contrat :

    « La justesse des informations dans un curriculum vitae doit être inattaquable et c'est là que M. Rapaille a failli et mis les partenaires dans une position insoutenable vis-à-vis de la population de Québec. »


    Persona non grata à Québec

    Si le contrat est officiellement résilié d'un commun accord, reste que cette aventure aura coûté 250 000 dollars canadiens aux citoyens de Québec, soit environ 184 000 euros.

    Confronté aux exagérations dans son curriculum vitae, Clotaire Rapaille a avoué être en quelque sorte son premier client et s'être forgé une image flamboyante.

    Ironie du sort, ce faiseur d'images, passé maître dans l'art de faire sa promotion, aura peut-être besoin d'un spécialiste pour redorer la sienne. Depuis cette polémique, sa fiche Wikipédia a été modifiée -autant en français qu'en anglais- pour y inclure ses derniers déboires.

    ...

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