mercredi 26 août 2015

Ruralité v/s Métropolisation

La métropolisation est en route avec son rouleau compresseur. 
Le salon RuralTIC qui se tient cette semaine dans le Cantal est l'occasion de réfléchir à des modèles de développement alternatifs. 
Un exemple de l'importance des outils numériques pour développer l'attractivité d'un territoire nous est donné de l'autre coté du Channel. 
La Cornouaille, région de la pointe sud-ouest de l'Angleterre, vit une véritable révolution numérique. Début avril 2015, 95% des habitants et entreprises de cette campagne reculée seront éligibles à une connexion très haut débit, jusqu'à 330 Mbps.
De quoi contribuer à réanimer une économie locale assommée par la désindustrialisation et centrée depuis sur le tourisme, l'agriculture et la pêche.
Ce programme démarré en 2010 est le fruit d'un investissement de 180 millions d'euros partagé entre le fonds de développement régional de l'union européenne, qui a financé 40% de l'opération et British Telecom.
Si cela reste un investissement significatif, Ranulf Scarbrough, directeur du projet "Superfast Cornwall" pour BT reste persuadé qu'il sera porteur de nombreuses retombées positives, en particulier pour les habitants les plus isolés de cette région... comme ceux des îles Scilly, un archipel situées à 45 kilomètres des côtes britanniques et également connecté au réseau fibre. "Dans une zone rurale, voire au milieu de la mer, les bénéfices apportés à l'utilisateur par des services en ligne comme le e-commerce sont beaucoup plus importants qu'en ville, où vous êtes sûr de trouver ce qu'il vous faut au coin de la rue !", souligne-t-il.
C'est un moteur essentiel pour une économie locale en pleine transformation.
Pour les entreprises de la région, le réseau fibre représente un atout non négligeable. Mise en ligne bien plus rapide de vidéos et autres contenus, possibilité de travailler depuis son domicile, de réaliser des conférences-call sans coupure ou encore des communications à l'international via la VoIP (la voix sur réseau internet) sont les principaux avantages qui reviennent dans la bouche des dirigeants de sociétés mais aussi des start- up.
Car oui, avec ses plages et son ambiance relaxante, la Cornouaille rêve de s'imposer comme la Silicon Valley version british. Pour créer un écosystème numérique digne de ce nom, un cluster tech a été mis en place et associe les universités de Falmouth et Plymouth. Avec des formations dédiées, des incubateurs et accélérateurs, ce cluster mise notamment sur les secteurs de l'animation et des jeux vidéo, de la e-santé ou encore de l'agriculture 2.0 pour attirer étudiants, entrepreneurs et investisseurs.
Un programme ambitieux pour cette région anglaise qui compte seulement 500 000 habitants - soit l'équivalent d'une ville comme Sheffield en Angleterre, ou Lyon en France. Lieu de villégiature réputé au Royaume-Uni, la Cornouaille souhaitent se positionner comme alternative à un Londres certes hyperactif sur le plan économique mais où la qualité de vie et le pouvoir d'achat ne sont pas forcément au rendez-vous.
D'après un article de Julien Bonnet, pour Usine digitale

A quand une Silicon Valley dans nos Cornouailles bigoudènes et capistes ? 



jeudi 18 juin 2015

Vénérer les cargos ?

Le culte du cargo prend naissance en Mélanésie. Des indigènes, ayant constaté que les radio-opérateurs des troupes au sol semblaient obtenir l’arrivée de navires ou le parachutage de vivres et de médicaments simplement en les demandant dans leur poste radio-émetteur, eurent l’idée de les imiter et construisirent, de leur mieux, de fausses cabines d’opérateur-radio – avec des postes fictifs – dans lesquels ils demandaient eux aussi – dans de faux micros – l’envoi de vivres, médicaments et autres équipements dont ils pouvaient avoir besoin. Plus tard, ils construiront même de fausses pistes d'atterrissage en attendant que des avions viennent y décharger leur cargaison.

Ce culte du cargo continue à avoir ses grands prêtres qui persuadent les collectivités locales qu’avec les mêmes équipements qui ont réussi dans la métropole voisine, elles pourront elles aussi attirer les investisseurs.
Je vous renvoie à l’article de L.E.Brunet dans CityULike qui décrit très bien le phénomène.


L’attractivité d’un territoire est un mélange subtil qui ne peut se résumer aux outils mis en place pour la favoriser. Ce sont avant tout les acteurs déjà présents sur le territoire qui vont porter le développement. Tous les acteurs ? Non sûrement pas, mais certains d’entre eux, porteurs de thématiques d’avenir. Les autres, ceux qui regardent avec nostalgie dans le rétroviseur ou ceux qui regardent du coté de la lune doivent être soigneusement mis de coté. Très soigneusement, car il faut pouvoir les mobiliser dans le futur et se les aliéner en en faisant un groupe d’opposition ne serait pas un bon choix !