jeudi 26 novembre 2009

European Cities Monitor 2009


L'édition 2009 de l'European Cities Monitor est parue début octobre. Réalisée depuis 1990 par le cabinet Cushman & Wakefield, cette étude s'appuie sur une enquête exclusive menée auprès de 500 responsables d'entreprises européennes, chacun d'entre donnant son avis sur les 34 principales villes européennes en matière de "Business".

Londres, Paris et Frankfurt sont le trio de tête depuis 1990. Je vous en avais déjà parlé dans un post précédent.
L'ancienneté de cette étude permet de faire des comparatifs dans le temps sur la perception extérieure des grandes régions et agglomérations urbaines européennes. Elle permet également de mesurer les facteurs de localisation des entreprises. Ceux-ci varient fortement d'un secteur d'activité et d'une fonction à l'autre mais certains apparaissent communs à la plupart des entreprises : la disponibilité d'une main d'oeuvre qualifiée, l'accès facilité aux marchés (clients intermédiaires ou finaux), la qualité des télécommunications ou encore l'accessibilité internationale.

L’avantage de cette étude est indéniable pour une ville qui figure dans le panel, c'est-à-dire, compte tenu de la méthode employée pour le constituer, une ville qui a déjà des sièges sociaux, ou des succursales de grands groupes. Au niveau français, il n’y a que Paris et Lyon qui figurent parmi les 34 villes étudiées.
Le sondage comporte une question complémentaire sur les villes qui pourraient entrer un jour dans le panel, selon les interviewés. La France rattrape un peu de son retard, en plaçant Marseille, Lille, Bordeaux et Nice parmi les 19 villes « complémentaires ».

Que faire pour une ville française qui n’est pas encore identifiée ? C’est certainement en travaillant en équipe, au sein d’un team « France » qu’elle pourra sortir son épingle du jeu.
C’est le sens de la proposition du rapport des CCI dans l’'étude sur « Les grandes métropoles, les coopérations métropolitaines et le développement économique territorial », réalisée avec le cabinet Ramboll,
Cette étude cherche à faire émerger une offre métropolitaine « à la française », mais identifie plusieurs paradoxes :
- Si les aires métropolitaines montent en puissance et jouent pleinement un rôle de « moteur de croissance », la surenchère à laquelle se livrent les territoires pour attirer des entreprises et des emplois est contre-productive.
- De même, alors que la reconnaissance du fait métropolitain et la coopération entre métropoles constituent la règle, dans les pays du Nord de l'Europe notamment, les entreprises peinent, en France, à percer de nouveaux marchés ou trouver de nouveaux partenariats technologiques.
- Enfin, la dynamique métropole ne s'oppose pas à la dynamique régionale ; au contraire elles se renforcent mutuellement.
Constatant les atouts propres à chaque métropole française : ouverture des marchés vers des pays voisins, excellence de certains secteurs industriels, présence d'infrastructures, l'étude démontre l'intérêt de travailler à une offre coordonnée et mieux articulée au plan national.
Pour cela, elle dégage quatre propositions concrètes :
- la création de « plateformes inter-métropolitaines d'excellence » pour conjuguer les savoir-faire de chaque métropole sur les filières d'avenir,
- le lancement d'une « conférence économique des métropoles » pour construire une vision d'un développement économique durable des métropoles françaises,
- la construction d'une marque « France des métropoles » comme vitrine économique,
- la mise en place d'une base de connaissance partagée.

Espérons que les buts marqués par cette équipe de France ne le seront pas avec la main, et surtout que cela nous permettra d’être qualifiés au plus haut niveau.