vendredi 26 mars 2010

La miss fait-elle vendre ?

Cette année, je n’ai malheureusement pas pu me rendre au MIPIM. Dommage car ce salon est une excellente occasion de benchmarker les différentes stratégies des territoires pour attirer les investisseurs.
D’autres blogueurs étaient sur place, à l’image de Vincent Gollain qui a relevé cette info :
"Cette année les Normands ont créé le "buzz" avec la présence de Miss France 2010, Malika Ménard, qui est également Miss Normandie 2009. Le stand Normandie Avenue(c), qui rassemble Caen - Rouen et Le Havre, a connu une très forte fréquentation. Cette notoriété a été démultipliée par la visite d'une délégation d'élus à plusieurs stands et pavillons, créant à chaque fois de fortes manifestations d'intérêt. Il faut dire que Miss France se prêtait également au jeu des dédicaces..."

L'utilisation de la Miss pour la promotion d'une région ... je pensais que c'était réservé aux villes d'Europe Centrale ! s'il est effectivement important de créer du buzz autour de ses animations, vu le nombre d'événements pendant ce salon, quelles sont les limites à ne pas franchir ? Le marketing de la jeune fille dénudée est-il efficace, même s'il n'est pas politiquement correct ?

Interrogé , Vincent m’a répondu : « L'utilisation de "Miss France" me semble rester nettement dans le champ des possibles en matière d'actions marketing. Personne n'avait pensé à cela avant la Normandie et Miss France a été utilisée, de façon très pro, comme dans d'autres manifestations où elle s'est produite. En revanche, le MIPIM a connu dans le passé des actions qui ont nettement dépassé les limites. »


En fouillant dans mes archives, j’ai retrouvé cette photo prise l’an dernier. Ont-ils investi dans la lointaine région dont cette jeune fille fait la promotion ? Pour tout vous avouer c’est le projet d’aéroport qui nous avait attiré sur le stand. (si, si c'est bien un aéroport que vous voyez à gauche sur la photo ) .


mercredi 10 mars 2010

Vous avez dit « jumelage » ?

Un des enjeux pour les grandes villes européennes est de mettre en place des relations pérennes avec des villes étrangères en particulier sur les champs du développement économique.Cela doit se faire principalement dans le cadre de réseaux européens, mais c'est également l'occasion de valoriser des relations souvent anciennes avec des villes étrangères.
Les relations de jumelage classiques se sont souvent traduites par la mise en place d’associations para municipales en charge de l’animation de ces jumelages qui revêtent essentiellement un aspect culturel et de relations sociales. Les villes viennent alors en appui financier et pour organiser le déplacement des élus et/ou de quelques techniciens lors d’invitations officielles (aspect diplomatique et échange de bonnes pratiques).
Cette organisation associative n’est plus adaptée si l’on souhaite couvrir les champs du développement économique.
Pour connaitre les principales missions du développement économique à l’international je me suis appuyé sur les missions de ERAI (Entreprise Rhône-Alpes à l’International : créée en 1987 à l’initiative du Conseil régional Rhône-Alpes, ERAI est le bras armé de la Région Rhône Alpes pour le développement économique à l’international et le renforcement de l’attractivité de Rhône-Alpes. ERAI c’est une équipe de 90 personnes, dont plus de 50 dans ses 24 implantations à l’étranger qui a permis sur le long terme de positionner LYON et sa région comme la deuxième destination française.)
Pour simplifier, nous allons considérer que le développement économique s’adresse majoritairement à 3 marchés cibles majeurs qui peuvent eux-mêmes être segmentés plus finement en termes opérationnels:
les entreprises, les chercheurs et les touristes.
Sur ces trois marchés, les fonctions à remplir sont :
F1- Renforcer le positionnement de Mycity à l’international
- Générer l’image internationale de la ville, de ses savoir-faire et compétences : organisation de missions à l’étranger, accueil de délégations, accueil de journalistes, montage de programmes d’actions internationales sur des séminaires, salons en France ou à l’étranger….
- Créer une notoriété spontanée « Visit/Invest/Study/ in Mycity » auprès des décideurs étrangers ;
F2- Attirer des étrangers
- Prospecter et favoriser l’implantation d’entreprises et de centres de compétences en partenariat avec l’Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII) et les agences départementales ;
- Prospecter et favoriser la venue de chercheurs de renommée internationale en partenariat avec les grands acteurs de la recherche française
- Prospecter et favoriser la venue de professionnels du tourisme
- Garantir le suivi et assurer un meilleur ancrage des établissements, des chercheurs, des T.O. étrangers déjà implantés.
F3- Internationaliser les acteurs de Mycity (entreprises, établissements de recherche et d’enseignement supérieur et acteurs du tourisme et du commerce)
- montage et suivi des plans de développement international, animation du groupe de travail acteurs et entreprises, pilotage d’actions collectives, accompagnement individuel export et financements internationaux… ;
- accompagnement de la stratégie internationale, développement de prestations spécifiques, promotion et représentation dans les pays cibles.
F4- Faciliter le développement international des entreprises :
- Prospecter les marchés, mettre en place des réseaux commerciaux, suivre les partenaires sur le terrain et faciliter l’implantation directe par la domiciliation et l’encadrement de commerciaux à l’étranger ;
- Trouver les meilleures solutions pour financer le développement international des entreprises et les assister dans leurs démarches auprès des organismes financeurs ;
- Faciliter l’accès aux marchés publics internationaux financés par l’aide au développement.

 Les acteurs du développement économique à l’international sont nombreux et leurs actions doivent pouvoir se coordonner et se compléter afin d’être efficaces. Aucune ville ne peut se permettre d’agir seule sur le champ de l’international.
Les acteurs internationaux :
les réseaux et associations internationales parmi lesquels il importe de faire un choix et de conforter la présence d’acteurs locaux.
les cabinets et medias qui établissent des classements de pays et/ou de villes qui font référence auprès des décideurs.
Les acteurs nationaux :
Les acteurs nationaux sont incontournables et toute politique de promotion et de prospection à l’international devrait commencer par un lobbying puissant et fort à ce niveau que ce soit dans les ministères ou avec les agences gouvernementales.
Un voyage à Paris coûte moins qu’un déplacement à Tokyo.
Même s’il est de bon ton de critiquer leur efficacité parfois relative, il serait dommage de ne pas utiliser les moyens dont ils disposent pour en détourner une partie sur Mycity. (En montant des opérations communes de promotion de la destination avec Atout France, par exemple)
Les Ministères des Affaires Etrangères, de l’Economie (dont le secrétariat d’Etat au Tourisme), de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sont les principaux interlocuteurs identifiés. Ils sont appuyés sur un plan opérationnel par des agences spécialisées telles que :
AFII (Agence pour les Investissements Internationaux)
Atout France (Agence de développement touristique de la France)
Campus France (Agence pour la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger)
Toutes ces structures ne vont pas faire la promotion de Mycity en direct, mais cependant une collaboration plus étroite avec elles permettra de faire figurer Mycity sur la carte mentale des décideurs étrangers et offrira la possibilité de coopération plus directe sur des opérations ciblées (participation sur un stand, …)
Les acteurs locaux :
Les principaux acteurs locaux en dehors de la ville sont les organismes de coopération intercommunale, la Région, le PRES et le réseau consulaire (CCI et CRCI). L’accroissement des fonctions internationales amène une multiplication d’acteurs publics ou privés qui peuvent aussi couvrir chacun une partie du domaine.
Pour mémoire citons les acteurs publics que sont les anciennes agences de promotion du territoire de la DIACT, les Offices du Tourisme, … mais aussi les différents acteurs privés tels que Mondissimo, …
L’objectif est de disposer dans les villes partenaires de relais pour les missions suivantes :
   faire la promotion de Mycity auprès de correspondants dans les médias locaux ;
   être en mesure de faire du lobbying et de générer du buzz sur Mycity et ses principaux événements (culturels, économiques, universitaires, …) en relayant les infos d’une newsletter ;
  maintenir une liste de correspondants connaissant Mycity et susceptibles de servir d’appui et de point d’entrée dans le pays ;
En fonction du budget affecté à ces missions, cela peut se faire :
Soit en utilisant les compétences d’un jeune étudiant dans le cadre d’un programme « jeune ambassadeur ». Le coût sera faible mais les résultats aléatoires et surtout le suivi des réseaux n’est pas assuré.
Soit en missionnant une structure existante (Chambre de commerce Franco-XX, entreprise de Mycity sur place, …) moyennant un budget de représentation et d’animation qui doit lui permettre d’organiser une dizaine d’événements par an ciblés sur des publics identifiés.
Soit en utilisant le dispositif de VIE (avec un coût estimatif de 40.000€/an par poste)
Soit enfin en gérant ces relations depuis Mycity, mais avec un rythme de déplacements au minimum une à deux fois par an dans chacune des villes pour réussir à créer un réseau partenarial vivant et s’appuyant sur des relations pérennes. Il faut alors mettre en place des programmes de rencontres sur une semaine, accompagné d’une ou deux séances de petit déjeuner ou soirée de networking, avec des structures locales. Ces déplacements doivent pouvoir être assurés en fonction d’événements liés aux calendriers locaux et c'est l'occasion pour les élus d'entretenir ce réseau en s'ouvrant à l'international.




lundi 8 mars 2010

Une « Lettre à France »

Frédéric est directeur de la communication d’une grande métropole. Il est parti depuis 6 mois pour une découverte du monde avec sa famille. Il traduit cette expérience passionnante dans son blog et vient d'écrire une "lettre à France".

Quel rapport avec le city branding ?

Tout d'abord, lorsqu'il reprendra ses responsabilités professionnelles à l'issue de ce long périple, je n'ai aucun doute sur le fait que la communication de cette métropole sortira renforcée de cette expérience personnelle.
L’attractivité est à mon sens avant tout une question d’ouverture aux autres et en particulier aux autres cultures dans notre monde globalisé.
Ce que je trouve très intéressant dans sa lettre, c’est la manière dont il découvre l’interculturel, et son impérieuse nécessité dans le monde actuel.
Le rappel que si éventuellement la France est connue, Paris peut-être, aucune autre ville française n’a la moindre notoriété auprès des populations lointaines.

C'est aussi cette note d’optimisme sur notre capacité à rebondir à condition de croire en soi et de ne pas vivre replié sur des acquis.
Au moment où l’AFII lance un nouveau plan de communication, cela devrait interroger les modes de présentation des villes françaises à l’international (mais cela fera l’objet d’un autre post)

mardi 2 mars 2010

Ambassadeurs V/S Ambassadeurs



Je viens de recevoir la dernière lettre d’Only Lyon à ses ambassadeurs, et je ne peux m’empêcher d’être encore admiratif !

Sobre, classe et efficace , le petit film d’animation mobilise le réseau autour du propos suivant :

Être Ambassadeur ONLYLYON, c'est emmener Lyon partout dans le monde !
Faire découvrir Lyon
Promouvoir Lyon dans tout ce que la ville a d'unique et d'exceptionnel : pôle économique, scientifique et culturel, qualité de vie, richesse du patrimoine, innovation, attractivité touristique, etc.
Faire venir à Lyon
Faire remonter à l'équipe ONLYLYON les informations lorsque vous détectez une opportunité de développement qui permettrait d'attirer à Lyon de nouveaux événements, des projets d'investissement, des entreprises, des talents et acteurs culturels, des touristes, etc.
Faire grandir le réseau
Contribuer au développement du réseau des Ambassadeurs en parlant autour de vous de votre rôle et de votre implication et en parrainant vos contacts personnels et professionnels.

Que dire de plus ? Avec ce film, Only Lyon devrait encore booster son programme d’ambassadeurs. 3720 ambassadeurs sont déjà inscrits, la barre des 5.000 n’est plus si loin.

Cette approche vise la participation d’un public très large, à la différence de l’approche retenue par Invest-in-Reims, qui elle privilégie une notion d’ambassadeur « efficace » en mettant en avant des réussites dont l’association au territoire peut parfois sembler capillotractée à l’exemple de Barack Obama.